Saga Les chasseurs d’écume de François Debois et Serge Fino

Camille
1 févr. 2020
2 min de lecture

Bande-dessinée – nature – mer – détente – drame - France d’hier

Amoureux de la mer, cette bande-dessinée est pour vous !

Au début du siècle dernier, la pêche à la sardine était une vraie manne financière sur nos côtes.

Cette saga nous plonge ainsi dans le quotidien d’une famille de pêcheurs, les Gloaguen, de 1901 aux années 60.

Au fil des pages, on se prend d’admiration pour ces courageux travailleurs qui ne rechignent pas à la tâche et qui risquent leur vie pour nourrir leur famille.

Avec eux, on suit l’évolution des conditions de travail en France, la suprématie des patrons de conserverie, l’impact des guerres sur la pêche, puis la disparition progressive du poisson et l’apparition de la concurrence internationale.

En arrière-plan, la mer, tantôt réserve providentielle de nourriture, tantôt force cruelle et destructrice.

Cette bande-dessinée est l’adaptation d’un livre de Jean-Claude Boulard, L'Épopée de la sardine, un siècle d'histoires de pêches.

L’histoire est totalement prenante, car elle mêle habilement réalités historiques et récit romanesque. J’ai eu le sentiment de découvrir tout un nouveau pan de l’histoire de la Bretagne, loin du folklore habituel des galettes-saucisse et des menhirs d’Obélix. Par ailleurs, la bande-dessinée évoque les prémices de la destruction de la nature avec des réflexions sur l’écologie et l’exploitation des ressources. Des sujets totalement d’actualité. La pêche de masse ne date pas d’hier !

J’ai trouvé passionnant de suivre l’évolution des conditions de vie de la même famille sur plus de cinquante ans, un bon rappel des luttes qui ont permis d’améliorer le quotidien de milliers de travailleurs. Je suis ressortie de ma lecture avec un immense respect pour tous les pêcheurs, ceux d’hier comme ceux aujourd’hui, car la bande-dessinée rappelle que la mer est généreuse mais qu’elle reprend autant qu’elle donne.

Le récit, très dynamique, s’essouffle à mon sens à partir du 5e tome. L’intrigue devient un peu poussive et je me suis perdue dans l’histoire. J’ai retrouvé davantage mon entrain avec le 8e et dernier tome, qui conclue avec finesse cette belle saga.

En revanche, tout au long des huit tomes j’ai été séduite par les traits fins du dessin. Le traitement des couleurs, assez sombres, participe à rendre le récit réaliste et à mettre en avant la dureté de la vie des pêcheurs. Et bien sûr, la mer, qui est le personnage central du récit, est magnifiquement représentée dans toutes ses nuances avec une palette de bleu délicate.

En résumé, une saga familiale prenante, un récit instructif et passionnant, et une représentation de la mer pleine de nuances.